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      Thème : Transition
      1ère publication: 08.07.2023       Dernière mise à jour: 09.07.2023

La sobriété est incontournable d'après l'Académie des Technologies

Les technologies ne suffiront pas, la sobriété est nécessaire, d'après l'Académie des Technologies française.

publication sobriété Académie des Technologie France

Extraits de la publication "Matières à penser sur la sobriété - Synthèse du Séminaire 2022 de l’Académie des technologies", publiée en juin 2023.

Article sur la Synthèse du séminaire 2022 de l’Académie des technologies

Les messages de l'Académie des Technologies


Trois messages clés résument la position de l’Académie :

1. la sobriété est nécessaire à court terme, car la technologie ne suffira pas à faire face à l’urgence climatique ;
2. la sobriété est nécessaire au progrès et le progrès est nécessaire à la sobriété ;
3. les experts doivent éclairer les choix pour favoriser un discernement technologique collectif

Ces trois messages forts sont illustrés par une série exemples choisis par les contributions des pôles et experts de l’Académie
Par ailleurs, l’Académie insiste sur trois autres constats :

4. la sobriété nécessite une approche globale combinant comportements individuels, mesures systémiques (infrastructures, réglementation…) et évolution de la structure de nos consommations ;
5. la sobriété ne sera possible que si les efforts sont équitablement partagés ;
6. il faut agir sans tarder.



"Le discernement dans nos choix technologiques repose sur une analyse de leurs bénéfices, de leurs coûts et de leurs risques pour la collectivité et pour la planète. L’existence d’un marché viable ne saurait garantir qu’une innovation soit opportune.
Le rôle des scientifiques, des technologues, des économistes et des académies est de documenter honnêtement les conséquences des choix possibles et les incertitudes, sans préjuger des priorités respectives, afin que chacun dispose d’informations pertinentes pour faire ses choix individuels et participer à l’élaboration des choix collectifs."
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"L’urgence des échéances oblige à combiner les approches d’efficacité et de sobriété. Les débats entre « techno-solutionnistes », qui espèrent que des innovations radicales permettront de se passer de sobriété, et technophobes, qui négligent des gisements d’efficacité accessibles, poussent à une inaction dangereuse. De même, naguère, les conflits entre partisans du « tout renouvelable » ou du « tout nucléaire » ont conduit à dénigrer chaque option, avec pour conséquence un sous-investissement global qui fragilise aujourd’hui notre sécurité énergétique."
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"Le débat est souvent pollué par l’assimilation de la sobriété à la décroissance et de la décroissance à une moindre satisfaction des besoins humains, à une paupérisation générale. La réalité est plus complexe.
L’effet primaire de l’efficacité et de la sobriété comportementale est une réduction du PIB : on produit la même satisfaction avec moins de ressources rares. Il peut cependant y avoir des effets rebonds. Ceux-ci sont indésirables s’ils se portent sur des consommations à forte empreinte, mais les consommateurs peuvent aussi se tourner vers des activités à moindre impact environnemental (soins, éducation, sports). Les consommations sobres en ressources rares peuvent mobiliser du travail humain (économie du soin, agro-écologie, construction durable, investissement dans la transition écologique) et donc participer à la croissance de l’emploi et à la réduction des inégalités. De même le développement d’une économie circulaire crée des emplois, non délocalisables, dans la réparation, le recyclage, etc. Les effets globaux sur l’économie sont donc incertains.
Par ailleurs la croissance du PIB, facile à mesurer, n’est pas un indicateur de progrès fiable.
Même s’il n’y a pas encore d’indicateur agrégé consensuel, un accord se dessine sur la nécessité de prendre en compte d’autres facteurs de progrès (satisfaction des besoins élémentaires de tous, accès aux soins et à l’éducation, cohésion sociale et territoriale…). En tout état de cause, l’investissement dans la transition écologique, les politiques d’inclusion et de lutte contre la pauvreté demandent des moyens importants propres à susciter une activité productive significative.
Il importe donc d’aborder ces débats complexes sans assimiler le progrès à la croissance du PIB (ou du PIB par tête), ni opposer la sobriété au développement humain. La sobriété est, avec la recherche d’une efficacité et d’un découplage maximal, un moyen de progrès soutenable des sociétés humaines, pas une fin en soi."


--- en cours de rédaction ---





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