Thème : Résilience
1ère publication: 27.03.2021 Dernière mise à jour: 02.12.2022 Risque pandémique : consensus sur les liens entre la déforestation et l'émergence de zoonoses
La protection de la biodiversité et la lutte contre la déforestation à une échelle mondiale diminuent les risques de zoonose, d'après diverses études
Publication "Biodiversité et épidémies" de la FRB - mai 2020
"Mobilisation de la FRB par les pouvoirs publics français sur les liens entre Covid-19 et biodiversité
L’épidémie COVID-19 pose de nombreuses questions. Quels sont les liens de cette crise sanitaire avec la faune sauvage, quels sont ses liens avec l’érosion de la biodiversité que le dernier rapport de l’Ipbes a souligné, quels sont ses liens avec certains systèmes de production alimentaire et plus généralement avec l’anthropisation de la planète ?"
Rapport de l'IPBES sur la biodiversité et les pandémies
"Ce rapport est l'un des examens les plus scientifiquement robustes des preuves et des connaissances sur les liens entre le risque de pandémie et la nature depuis le début de la pandémie de COVID-19" (IPBES - 19 octobre 2020)
Forêts et maladies infectieuses émergentes
"Bien que de nombreuses formes microbiennes abondantes d'origine forestière puissent exister, notre revue systématique de la littérature montre que les études sur les infections d'origine forestière sont relativement inexplorées et biaisées tant sur le plan taxonomique que géographique. La biodiversité ayant été associée à l'émergence de nouvelles maladies infectieuses à l'échelle macro, nous décrivons les principaux schémas biogéographiques du lien entre infection émergente, biodiversité et disparition des forêts."
Zoonoses, forêts et huile de palme
Liens entre zoonoses et changements dans le couvert forestier et expansion du palmier à huile à l'échelle mondiale.
"Nous examinons les tendances mondiales entre les changements de la couverture forestière au cours des dernières décennies et les épidémies de maladies infectieuses. Nous constatons que l'augmentation des épidémies de maladies zoonotiques et à transmission vectorielle entre 1990 et 2016 est liée à la déforestation, principalement dans les pays tropicaux, et à la reforestation, principalement dans les pays tempérés. Nous constatons également que les épidémies sont associées à l'augmentation des surfaces de plantations d'huile de palme. Notre étude apporte de nouveaux arguments en faveur d'un lien entre la déforestation mondiale et les épidémies de zoonoses et de maladies à transmission vectorielle, mais montre que la reforestation et les plantations peuvent également contribuer aux épidémies de maladies infectieuses. Les résultats sont discutés à la lumière de l'importance des forêts pour la biodiversité, les moyens de subsistance et la santé humaine et de la nécessité de construire de toute urgence un cadre de gouvernance internationale pour assurer la préservation des forêts et des services écosystémiques qu'elles fournissent, y compris la régulation des maladies."
Emergence de maladies zoonotiques et déforestation : un cercle vicieux
"La pandémie actuelle et ses impacts économiques pourraient avoir accéléré la déforestation dans de nombreuses zones tropicales. Une déforestation accrue augmente les interactions entre faune sauvage et activités humaines, et donc les risques d’émergence de nouvelles épidémies."
Coûts et avantages de la prévention des pandémies de zoonoses
Un groupe de chercheurs plaide dans cette étude pour une prévention très en amont, avant que de nouvelles maladies émergent.
"Nous explorons trois actions pratiques pour minimiser l'impact des futures pandémies :
- une meilleure surveillance de la propagation des agents pathogènes et le développement de bases de données mondiales sur la génomique et la sérologie des virus,
- une meilleure gestion du commerce des espèces sauvages
- et une réduction substantielle de la déforestation.
Nous constatons que ces mesures de prévention primaire des pandémies coûtent moins de 1/20e de la valeur des vies perdues chaque année à cause des zoonoses virales émergentes et qu'elles présentent des avantages connexes considérables."
«Les forêts jouent le rôle de filtre pour les agents pathogènes, plaide Jean-François Guégan, directeur de recherche à l’Institut français de recherche pour le développement (IRD) et à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), qui n’a pas participé à l’étude. La déforestation détruit ce filtre et favorise l’émergence de zoonoses. En conservant les écosystèmes, voire en les réhabilitant, on maintient ce filtre et on profite des nombreux autres services écosystémiques rendus par les forêts.»
Source :
"Contre les prochaines pandémies, la prévention est le meilleur des remèdes (Le Temps)"
La pandémie du coronavirus : aussi une question d'environnement
"Comme pour bien d’autres infections virales zoonotiques émergentes, la naissance et le développement de la pandémie Covid19 sont multifactoriels, mêlant plusieurs espèces écologiquement liées – hôte réservoir, hôte intermédiaire – dans la chaîne de transmission de pathogènes et des comportements humains individuels ou collectifs, parfois minoritaires, mais toujours profondément empreints de traits culturels, qu’il s’agisse de lien ou de prestige social ou de représentations symboliques. Ces comportements humains pèsent aussi largement sur la dégradation d’habitats naturels, le déclin de la biodiversité et le changement climatique, lesquels sont à l’origine d’un profonde modification qualitative et quantitative de l’interface Homme-Nature et d’une exposition croissante des humains à des risques de zoonose. Ces risques sont amplifiés par la globalisation à outrance et des modes d’usage non respectueux de l’environnement et de la biodiversité."
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